Présentée au grand public dans le cadre de la Semaine du développement durable, la Maison pour agir vise à montrer concrètement les possibilités en matière d’habitat et d’économies d’énergie.
Habiter dans une maison économe en énergie et à prix abordable n’est plus un rêve réservé aux architectes avertis. Cette maison est désormais une réalité bien tangible, accessible à tous. Baptisée la Maison pour agir, elle a été exposée sur 1 200 m2 en plein cœur de Paris du 1er au 5 avril à l’occasion de la Semaine du développement durable. Conçu et réalisé par le journaliste Michel Chevalet, le projet a germé à la sortie du Grenelle Environnement : « Jean-Louis Borloo cherchait un projet capable de faire comprendre aux Français que la logique de développement durable ne transforme pas seulement leurs habitudes de transport – comme leurs voitures -, mais aussi le secteur du bâtiment. J’ai conçu non pas la maison du futur, mais la maison du futur immédiat ! Agréable, accessible, et commercialisable dès à présent« , explique Michel Chevalet.
« La maison de monsieur tout le monde »
Afin d’être plus facilement transportable (la maison a réalisé un tour de France complet ces derniers mois), la Maison pour agir a été construite sous forme de trois modules en bois, avec une toiture plate, d’une superficie totale de 80 m2. Mais, en matière de construction de bâtiment basse consommation (BBC), tout est envisageable : murs de pierres ou de briques par-dessus l’ossature isolante, toit de tuiles ou de chaume, etc. La maison basse consommation est la « maison de monsieur tout le monde », souligne le journaliste. « Elle est en tout point identique à une maison classique, à l’exception de l’attention portée sur les pertes d’énergies. » La devise du BBC tient en quatre points : « Super-isolation, étanchéité, élimination des ponts thermiques et utilisation des énergies gratuites. »
Une bataille contre les pertes d’énergies
L’isolation s’appuie sur les propriétés naturellement isolantes de l’air, les qualités de la laine de roche et du chanvre. L’étanchéité consiste à faire la chasse aux ouvertures indésirables, à l’origine de pertes importantes de chaleur, comme les ponts thermiques (balcons par exemple). Les énergies gratuites reposent, entre autres, sur la pose de capteurs solaires et de panneaux photovoltaïques. L’eau chaude sanitaire est ainsi chauffée aux deux tiers par ces installations, et la maison produit 2,5 kW-h d’électricité. Le recyclage et la chasse aux pertes d’énergie sont les principes régissant l’ensemble du bâtiment, intérieur et extérieur. La ventilation, par exemple, est une ventilation dite double-flux qui permet de ventiler l’intérieur tout en récupérant 85 % de la chaleur émise par les pièces et équipements des pièces (cuisine, salle de bain…).
« Une maison à prix abordable »
Coût de la maison : « 120 000 euros, à peine plus cher qu’une maison classique, mais beaucoup plus économique sur le long terme », remarque Michel Chevalet. Elle ne requiert pas plus d’entretien qu’un bâtiment exigeant un ravalement de façade. Et, surtout, « elle peut se monter en une semaine seulement », précise le journaliste.